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Brèves de navigation - Moin la fé !

Moin la fé !

Tout a commencé par l’optimiste, le hobie cat et le 470 de mes parents pour découvrir la voile. Puis changement d’échelle et de programme, ce sont les nombreuses croisières en habitable, en famille ou entre amis, grâce à l’association Bouguenais Contre-Courant, qui ont transformé mon attrait pour la voile en véritable passion. Sorties le weekend sur la côte Atlantique, traversées vers la côte nord espagnole ou vers le sud de l’Angleterre ont contribué à mon apprentissage de la voile et attisé mon goût pour le voyage et la découverte. A l’assaut de la Méditerranée depuis maintenant un an et demi, changement de programme, c’est la régate qui est à l’honneur, pour mon plus grand plaisir.

Et puis, une belle traversée...

Un projet qui me trottait dans la tête depuis quelques temps : participer au QOVOP Trophy. Le QOVOP, c’est Quand On Veut On Peut ; initié par Baptiste Berthelot, parti en 2009 pour un tour du monde de trois ans sur un Pearson 36, avec deux amis à lui, sans avoir aucune expérience de navigation auparavant,  le QOVOP Trophy a vu le jour en 2013 pour permettre aux étudiants et aux jeunes de moins de 30 ans de réaliser un « tour de l’Atlantique ». Le concept allie la traversée à la voile à un projet solidaire mené à bien dans les Caraïbes, tout en étant suivi par des classes de primaires. Y participer, pourquoi pas, mais cela ne se fait pas seule ! Contact pris avec Cristelle et Catherine également très motivées, j’entraine Manon (une amie qui n’a jamais mis les pieds sur un bateau) dans l’aventure ! C’est ainsi que notre association « LetSea The Wild » a vu le jour début 2013.

http://letseathewild.fr


Reste à trouver un bateau, des subventions, et un projet à mener aux Antilles. Pour les classes de primaire, pas de problème, quand on connaît le nombre d’enseignants qui gravitent autour de moi depuis fort longtemps… De fil en aiguille, les choses se mettent en place, notre destination sera la Guadeloupe, pour rejoindre une association locale et participer, à leurs côtés, à la création d’un éco-lieu. Localisé au cœur de la forêt tropicale, dans les hauteurs de Saint-Claude, en Basse-Terre, au pied de la Soufrière, le terrain est destiné à devenir un lieu de vie, d’accueil, autonome en alimentation et en énergie, pour toute personne cherchant à renouer le lien avec la nature, trouver une sérénité, et également, à terme, de pouvoir accueillir des évènements (conférences, ateliers pédagogiques). Pour ce qui est du voilier, l’affaire n’a pas été simple, mais à la dernière minute, la chance nous a souri : l’aventure se fera sur Mojita and the Kikouyous, un Dufour 44 de 2003, avec un skipper des plus compétents, Hugo De Pavant. Ce dernier part faire la saison hivernale de location aux Antilles, et nous constituons, avec Thomas, un ami à lui, l’équipage qui mènera le bateau à bon port.

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Début octobre, nous rejoignons Hugo à Port Camargue, port d’attache du voilier, pour le préparer minutieusement à l’aventure qui l’attend. Antifouling, épissures, surliures, peinture, polish, vissage, dévissage, rinçage, joint de quille, nettoyage, astiquage… Intérieur comme extérieur, le bateau sera au top pour le grand départ, même si le perfectionnisme d’Hugo nous convainc que l’on peut toujours en faire plus !

Le 2 novembre, l’équipage au complet largue les amarres ; la météo n’est pas des plus favorables, mais si l’on veut pouvoir bénéficier du régime d’alizées en Atlantique, il est grand temps de partir.  C’est donc au près serré que se déroulent nos premières heures de navigation, le vent est là, la mer est encore calme. Un coup de vent est annoncé pour le début de semaine, nous faisons donc cap sur les Baléares, pour aller s’abriter le temps que la colère d’Eole s’apaise. Moins de 35h de navigation plus tard, c’est le petit port de Ciutadella, sur l’île de Minorque, qui nous accueille, de nuit. Pieds à terre, les bistrots sont fermés, et la fatigue se fait ressentir, l’exploration des alentours attendra le lendemain !

Deux jours à Minorque : rangement, repos, balades, bricolage, le temps file ! Le vent se calme, Mojita and the Kikouyous reprend la mer. Fidèle à elle-même, la Méditerranée nous réserve une météo changeante, et c’est la pétole qui s’installe. Le moteur prend le dessus sur les voiles pendant quelques heures ; bref mouillage à Formentera le temps de démonter l’étai largable qui complique le passage du génois pendant les virements, et de prendre l’apéro en admirant le coucher de soleil. Prochain objectif : Gibraltar ! Laborieusement, le détroit se rapproche… Les cargos autour de nous sont de plus en plus nombreux, les dauphins viennent régulièrement nous accompagner pendant nos quarts. Les côtes africaines se dessinent, les ferries qui font la traversée du détroit nous dépassent à toute vitesse. Cristelle est hissée en haut du mât pour profiter de la vue à 360°, et en profite pour faire de jolies photos, à peine le pied sur le pont, je monte à mon tour ! Magique !

Le détroit est traversé au près, avec 15-20 nœuds de vent, un splendide coucher de soleil sur le relief marocain, des virements de bord qui se perfectionnent et la houle de l’Atlantique qui commence à se faire sentir.
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Sans transition, l’arrivée dans l’Atlantique s’accompagne d’une mer plus formée, et le vent fini par pointer le bout de son nez ! Le spi refait son apparition, mais rarement sur de longues périodes ; 20-25 nœuds il faut affaler, et la nuit on joue la carte de la prudence. En tout cas, c’est un bonheur d’être enfin au portant, et de sentir Mojita and the Kikouyous glisser sur les vagues, malgré son lourd chargement.

Qui dit mer plus formée, dit également, pour certains, adaptation de l’estomac aux nouveaux mouvements du bateau ; les dauphins qui viennent nous rendre visite sont régulièrement nourris par « la malade » du bord. Malgré cela, l’équipage ne perd pas le cap et de bons petits plats sortent fréquemment de la cambuse. Pour cela on peut féliciter Cristelle et son aide-cuistot Thomas, aptes à cuisiner même par 30° de gite !

L’océan nous réserve de belles surprises : de gros cétacés (!), des orques chassant un banc de dauphins, des oiseaux et des insectes, qui se font de plus en plus nombreux à l’approche des Canaries…

Après une chouette semaine d’escale à Puerto Calero, sur l’île de Lanzarote aux Canaries, nous nous sommes lancés le 21 novembre pour la grande traversée. La météo n’était, à nouveau, pas particulièrement favorable, mais l’heure était venue, Mojita and the Kikouyous, chargée de vivres et d’eau pour les trois semaines de navigation qui nous attendaient, a pris le large.

Comme sur la première partie de Port-Camargue à Lanzarote, le rythme à bord est calé sur les quarts : 3h de veille, 6h de repos. Partis avec une météo un peu récalcitrante, on a essuyé de belles zones de « pétole » (absence de vent), qui nous ont values quelques heures de moteur, entrecoupées de grains et d’orages, faisant monter l’anémomètre et sortir les cirés ! Vent de face pendant plusieurs jours, on a tiré des bords au près dans 30 nœuds, entre les grains qui se sont succédés, accompagnés de beaux arc-en-ciel.

Eole a fini par s’apaiser, nous par nous reposer, au portant, sous spi et sous un soleil qui commence à chauffer. Quelques jours plus calmes et le vent souffle à nouveau, toujours au portant, dans 25-30 nœuds établis mais sans spi. Enfin on fait route directe, ou presque, vers la « Gwada » ! La météo n’a donc pas toujours été avec nous, d’où une trajectoire quelque peu tortueuse…

Première terre en vue le 12 décembre, c’est l’île de la Désirade. Nous la longeons sous un ciel chargé, qui régulièrement nous offre un bon grain. Un Ministe à babord sous spi, un autre voilier à tribord, finalement nous ne sommes pas seuls sur cet immense océan !
Nous n’avons en effet pas croisé grand monde sur notre chemin, quelques participants à la Mini Transat, et 4-5 voiliers qui, comme nous, faisaient route vers les Antilles.

La Guadeloupe se dessine, et le 13 décembre à 1h du matin, nous jetons l’ancre devant l’îlet Gosier, qui fait face à la ville de Gosier. Bateau arrêté, premier bain dans la mer des Caraïbes, sous les illuminations de Noël qui dominent la plage ! Et puis, malgré tout, de la fatigue s’est accumulée, on attendra donc jusqu’au matin pour se rendre (à la nage pour certains, en annexe pour d’autres) sur l’îlet Gosier, siroter notre premier ti punch local ! Le 13 au soir, retour à la civilisation, nous rejoignons la Marina Bas-du-Fort, où les Ministes organisent leur dernière soirée après leur belle épopée.

Récit d’une bien chouette expérience, riche en rencontres et découvertes. Une vie où l’on prend le temps…
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Marie BAUDOUIN

Date de création : 29/01/2014 @ 19:36
Dernière modification : 21/07/2021 @ 22:03
Catégorie : Brèves de navigation
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